"Antiprotéase" et trithérapie. C'est de ces noms barbares que viennent tous les espoirs. La onzième conférence internationale sur le SIDA, qui s'est ouverte hier à Vancouver au Canada, a débuté sur une note optimiste. Les récentes découvertes ont permis de mettre en avant une nouvelle forme de traitement de la maladie, aux résultats plus qu'encourageants.
Cette méthode de soin combine trois molécules différentes, dont l'association permet de faire baisser sensiblement la quantité de virus du SIDA chez les personnes infectées. La prudence reste néanmoins de mise : 20% des malades soignés ne supportent pas ces médicaments. Pour l'instant, trois grands laboratoires se disputent les faveurs du marché, chacun faisant valoir les performances de leurs résultats.
Si l'espoir semble pointer à l'aube de cette conférence, on ne peut cependant pas parler de victoire. Les 15 000 experts réunis à Vancouver, jusqu'au 12 juillet, traceront un bilan préoccupant de l'évolution de la maladie. Apparu il y a quinze ans, le SIDA est responsable d'un million de morts chaque année. On compte près de 20 millions de personnes séropositives ou atteintes par le virus dans le monde. Enfin, l'inégalité devant les soins est criante. 90% des personnes contaminées habitent le tiers monde et ne se partagent que 10% des fonds destinés à lutter contre le virus.